« Non aux éoliennes industrielles ! ». Bizarre dans un pays qui dit aimer l’industrie. C’est un slogan que l’on retrouve ici ou là et un argument maintes fois avancé par ceux qui s’opposent à l’éolien. Parfois de bonne foi, mais parfois seulement ! Les éoliennes de Chamole, avec une hauteur de 193 mètres, font assurément partie de cette catégorie.
« Il en faudrait de plus petites », répondent parfois les mêmes lorsqu’ils sont questionnés sur ce qu’il faudrait faire.
Soit. Faisons l’exercice de construire des éoliennes de 300 kW (celles de Chamole font 3 000 kW ou 3 MW) qui ont tout de même un diamètre de pale de 28 mètres. On en trouve sur le site chinois Alibaba ! Arithmétiquement, on pourrait penser qu’il en faudrait 10 fois plus (10 fois 300 kW = 3MW) soit 60 au total. Mais pour produire la même quantité d’électricité avec des éoliennes de faible hauteur, la faible ressource en vent nécessiterait d’en construire entre 20 et 30 fois plus soit 120 à 180 sur le même site. Vous avez bien lu ! Qui serait d’accord ? Qui ne trouverait-il pas cela absurde ? Quid des fondations ? Des chemins ? Des oiseaux ? Des chauve-souris ? De la forêt ? Des espaces agricoles ? Sans compter que le coût final de production pourrait être très élevé avec une impossibilité totale de trouver un acheteur ! Donc aucun investisseur et pas Jurascic en tout état de cause. Et ceux qui professent cette « bonne idée » seraient les premiers à s’y opposer, bien entendu et cette fois avec raison. On voit bien que cet argument cache un loup ! C’est l’accroissement de la taille des éoliennes qui peut seule faire baisser les coûts. Et s’y opposer, c’est dire « non à l’éolien » !
Alors un autre argument pointe : « On ne doit produire que ce dont on a besoin localement », par exemple pour les 170 habitants de Chamole ! Si on appliquait cela au comté produit à Chamole – qui produit, à partir de 4 000 litres de lait par jour, du comté pour 5000 personnes, il faudrait sérieusement réduire le cheptel et fermer la coopérative sur le champ ! Que serait une société du chacun pour soi ? Que signifierait un mitage d’éoliennes, une par-ci, une par-là ? Et quid des zones urbaines qui n’ont pas la possibilité d’installer des éoliennes ? Oui à des communautés énergétiques citoyennes. Non au communautarisme énergétique !
On entend aussi : « Ce qu’il faudrait plutôt faire, c’est développer le photovoltaïque en toiture ». Alors là, c’est OK, il faut le faire sur toutes les toitures possibles, petites et grandes, individuelles et collectives.
Cela étant, il est nécessaire d’avoir une idée de l’équivalence avec la production d’une éolienne. Un petit calcul ? Notre éolienne, avec environ 7 millions de KWh/an, produit 60 fois plus que notre centrale solaire de Courlans, installée sur une toiture de 600 m2 pour 100 kWc de puissance et une production de 115 000 kWh.
Produire l’équivalent de notre éolienne en photovoltaïque nécessiterait une surface de 3,6 hectares. Si on se limitait à des maisons individuelles, il faudrait 1800 toitures de 20 m2 et 3 kWc. Si on considère le parc de Chamole dans son ensemble, on multiplie tout par 6, et cela fait plus de 10 000 toitures solaires sur le secteur. Pas impossible ! Mais on voit bien que nous avons besoin de l’un ET de l’autre et non de l’un CONTRE l’autre car ce sont deux logiques complémentaires. Un petit calcul permet de mettre les yeux en face des trous !
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
Ou si peu !
Le suivi ornithologique – et c’est bien normal – est une prescription forte dans tout arrêté préfectoral d’autorisation d’un parc éolien. Il s’agit en effet de mesurer et de contrôler l’impact du fonctionnement sur l’avifaune et l’efficacité des dispositifs qui ont été mis en oeuvre.
Sur le site éolien de Chamole, un dispositif de prévention envoie des sons dès qu’un oiseau est à l’approche. Si l’oiseau ne modifie pas sa trajectoire, l’éolienne s’arrête très rapidement en faisant pivoter ses pales pour échapper à la prise au vent.
Des études sur le terrain sont confiées à un bureau indépendant afin d’effectuer un comptage de la morbidité. Des visites hebdomadaires ont lieu sur le terrain. La morbidité constatée est très faible et se compte en unités.
D’aucuns pourraient arguer que, entre deux visites hebdomadaires, les cadavres ont pu être enlevés par des prédateurs. Ce serait sans compter sur la méthode ! Avant de démarrer l’étude, des poussins morts sont dispersés sur le site afin de mesurer leur disparition par prédation entre deux visites. Il en ressort un pourcentage de disparition qui sert ensuite à corriger les comptages… Connaissez-vous une installation qui fait autant de cas de la vie des oiseaux ? Les chats, puis les façades vitrées restent de très très loin les causes principales de morbidité des oiseaux. Que dire des véhicules et des lignes électriques ! Y-a-t ’il des réglementations les concernant ? Évidemment, non !
La LPO a réalisé une étude nationale qui aboutit à des résultats identiques (cliquez ici pour obtenir l’étude). Elle travaille également sur la région et nous pourrons fournir des informations précises
Concernant les chauve-souris, le bridage préventif des éoliennes avait été prédéfini dans les conditions cumulatives suivantes du 1er mai au 30 septembre pour une période de cinq mois :
− Du coucher au lever du soleil,
− Par une température strictement supérieure à 13°C,
− Par une vitesse de vent strictement inférieure à 6 m/s. (extrait du rapport EPA, campagne 2018)
Cela signifie que, du 1er mai au 30 septembre, les chauves-souris peuvent chasser sans danger auprès des éoliennes qui sont mises à l’arrêt dès que leurs conditions de sortie sont réunies
L’ensemble des opérations de suivi environnemental (oiseaux et chiroptères), sur l’année 2019 a coûté 123 137 € pour l’ensemble du parc éolien. En 2018 les dépenses étaient du même ordre, le suivi est prévu sur au moins 3 années. Sans compter les pertes d’exploitation liées aux bridages de prévention !
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
Dans quelles proportions ? Là est la question.
La remarque la plus fréquente entendue des profanes lors des visites sur le site de Chamole est la suivante : « Mais ça ne fait pas de bruit ! ».
En fait, c’est faux ! Les éoliennes, ça fait du bruit. Comme le vent dans les arbres fait du bruit. Comme l’exposition à une route fait du bruit. Comme un ruisseau. Comme une ville. Comme une table d’invités. Comme parfois le voisin fait du bruit (surtout si on ne l’apprécie guère). Et parfois le silence crée l’angoisse !
« Faire du bruit » en fait cela ne veut rien dire. La seule question est de savoir combien et si ce bruit apporte une gêne aux personnes qui résident aux alentours.
Le bruit d’une éolienne se situe entre celui d’une salle de séjour ou d’une chambre à coucher et d’une fenêtre sur rue.
Bien sûr il faut tout faire pour le réduire et éviter les nuisances.
L’arrêté préfectoral a aussi tout prévu. Il impose des études de bruit après l’exploitation afin de vérifier la conformité avec ce qui avait été annoncé lors du dépôt de dossier. Un bureau indépendant a été commissionné. Il a installé durant plusieurs semaines des capteurs dans le village de Chamole ainsi qu’à Buvilly. La durée des mesures a permis de tester tous les cas : vents faibles et forts, vents d’ouest et de sud, avec absence d’autres bruits de fond, avec bruit d’activités (par exemple un tracteur), etc.
Le rapport rédigé après analyse de ces mesures, transmis à la DREAL, ne relève pas de dépassement des seuils autorisés.
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
On entend parfois dire – du côté des détracteurs – que notre région ne serait pas assez ventée pour accueillir de l’éolien. On a d’ailleurs souvent dit la même chose pour le solaire… Il y a un moyen de mesurer tout cela et de comparer les régions entre elles. C’est ce que l’on appelle le facteur de charge. On peut constater que ce facteur est de 22,7 % dans notre région contre 22,5 % dans les Hauts de France et 25,6 % en Occitanie. Il y a assez peu de différences entre les régions (source RTE).
Sauf arrêts techniques ou bridage pour des raisons de bruit, de passage d’oiseaux ou de chauve-souris, les éoliennes tournent quasiment en permanence, mais à des vitesses différentes, d’où une production variable.
Un facteur de charge de 22,7 % signifie que, sur une année de 8760 heures, c’est comme si les éoliennes produisaient au maximum de leur puissance durant 1988 heures (22,7% du temps). Il y a des différences selon les endroits, mais il y a du vent chez nous !
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
Vraiment ?
Parmi les arguments agités par les opposants à l’éolien, le volume de béton a fait récemment son apparition.
Passons sur le fait que la plupart de ces opposants ont généralement une compassion limitée pour l’étalement urbain, la construction d’autoroutes et autres infrastructures.
Voici ce qu’il en est, exemple de Chamole à l’appui.
Les fondations de notre éolienne ont nécessité 680 m3 de béton.
Ce n’est pas rien et il ne faut pas nier le fait que tout équipement a un impact.
L’éolienne va produire de l’électricité pendant plus de 20 ans pour 2000 foyers. Cela représente 340 litres de béton par ménage, soit 6 brouettes.
En comparaison, un garage de 15 m2 nécessite 1 m3 de béton, soit 18 brouettes. Pour deux voitures, 36 brouettes…
Lors d’un récent démantèlement d’éolienne par Enercon, l’ensemble des fondations ont été extraites alors qu’elles devaient être seulement « écrêtées ». Là aussi les techniques progressent
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
Parmi les études préalables à la décision de construire un parc éolien, l’étude de vent est essentielle. C’est pourquoi, on installe des mâts de mesure (voir photo). Sur la base des données recueillies une analyse plus approfondie est réalisée. C’est en effet le gisement de vent qui va déterminer la production d’électricité, laquelle dépendra également du type d’éoliennes choisies pour être adaptées au mieux aux caractéristiques du site.
Comme on peut s’en douter, l’étude de vent ne vas pas donner exactement la quantité et la qualité de vent, a fortiori durant 15 ou 20 ans. C’est pourquoi on va établir une fourchette d’indices de performance, établir des scénarios… puis aller voir la banque – qui souvent va demander une deuxième étude de vent afin de valider la première.
C’est en effet sur les bases d’une production attendue – et bien sûr des recettes qui y sont associées – que la banque proposera son prêt : montant, taux, garanties. Et que les autres prêteurs – dont les citoyens – pourront définir la rémunération attendue.
Maintenant, accrochez-vous ! Sauf si vous êtes des adeptes avertis des courbes de Gauss.
Il est dans les règles de l’art de miser sur une production que l’on a au moins 50% de chances d’atteindre. On appelle alors ce scénario P50. C’est en général cet objectif que l’on vise. Si on le dépasse c’est TOP ! Et en 2019 on l’a dépassé (de peu). Par analogie, dans une classe, on dira qu’il y a une probabilité que 50% des élèves aient une moyenne d’au moins 12/20. Si on y parvient, on est content !
Poursuivons : si je fixe la référence à 10/20 seulement, la probabilité de parvenir à cette moyenne pour les élèves sera supérieure à 50 %, disons 75 %. Si je vise 8/20, alors il y aura 90 % des élèves au moins qui y parviendront. Pour résumer, la probabilité est toujours plus grande, pour un groupe, d’atteindre au moins une plus mauvaise performance.
C’est la même chose avec la production éolienne. C’est pourquoi on parlera de P75 pour désigner une performance que l’on a 75 % de chances d’atteindre (donc plus médiocre) et P90 pour une performance encore plus médiocre.
Pour se sécuriser, la banque se base sur une performance P90, soit une performance médiocre, afin de décider de son prêt. C’est aussi sur cette base que nous avons établi les bases de l’acquisition de la société SABINE 2 de Chamole, afin que même avec une performance de P90, les intérêts promis puissent vous être versés.
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
On entend souvent invoquer la consommation de « terres rares » pour les énergies renouvelables. L’ADEME vient de publier une note à cet égard. Cliquer à gauche sur le logo pour l’obtenir. Voici un extrait du résumé :
« Les terres rares constituent un ensemble d’éléments métalliques aux propriétés chimiques très voisines. Contrairement à ce que leur nom peut laisser supposer, ces éléments ne sont pas rares : leur criticité est principalement liée au quasi-monopole actuel de la Chine pour leur extraction et leur transformation.
En raison de leurs propriétés, les applications des terres rares sont multiples ; on les retrouve notamment dans les aimants permanents utilises pour réduire le volume et le poids de certains moteurs et générateurs électriques.
La consommation de terres rares dans le secteur de la production d’énergies renouvelables réside essentiellement dans l’utilisation d’aimants permanents pour l’éolien en mer.
Seule une faible part des éoliennes terrestres en utilise, environ 3 % en France. (…).
Dans ce contexte, au moins un manufacturier propose déjà des éoliennes qui n’utilisent pas d’aimants permanents pour une implantation en mer, sachant que des solutions de substitution existent.
A retenir : pas de terres rares à Chamole !
Et pour le photovoltaïque, c’est la même chose !
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
L’éolien a la cote pour promouvoir les produits laitiers régionaux
C’est devenu une image de marque pour notre région.
La cohabitation entre l’éolien et la production laitière non seulement ne pose pas de problème, mais les éoliennes – comme la plaquette de beurre ci-contre pour le parc du Lomont (25), le plus ancien de la région, le montre – sont brandies en étendard de promotion pour le « Beurre de Baratte » de la fruitière du Vallon de Sancey. Tradition et modernité se marient bien. Et la production d’électricité éolienne avec la production laitière.
Ce n’est pas Christophe Defert, Président de la Coopérative de Plasne Barretaine – notamment célèbre pour avoir envoyé du Comté dans l’espace avec Thomas Pesquet – qui dira le contraire.
En tant qu’actionnaire de Jurascic, la coopérative fromagère est un des co-propriétaires de l’éolienne citoyenne de Chamole. C’est dire !
Pour lui, éolien et comté vont bien ensemble, et avec un P’tit Jura c’est encore mieux. On trouve d’ailleurs tous les produits locaux dans le magasin de la fruitière qui est devenue l’épicerie de village.
Christophe Defert est aussi éleveur à Chamole dans le GAEC des Fontaines Blanches, lequel exploite des terrains en prés et en pâturages situés aux pieds du parc éolien (voir ci-contre).
Il nous déclare « Après 2 années d’exploitation du parc éolien, aucun critère technico-économique (reproduction, fertilité, production ne s’est dégradé.
Nous pouvons même annoncer une année 2019-2020 record au niveau de la production laitière (presque 800 000 litres pour le GAEC). Mais là, je crois que les éoliennes n’y sont pas pour grand-chose, nos systèmes AOP sont très liés à la nature et à la météo. »
Le député Jean-Marie Sermier semble ignorer combien production laitière et parcs éoliens font si bon ménage. En effet, le 30 mars 2020, dans une Question Ecrite au Ministre de l’agriculture et de l’alimentation, relative aux « conséquences des éoliennes sur la production de lait », il écrit : « Plusieurs éleveurs qui ont vu s’installer des mâts éoliens dans leurs champs ou à proximité immédiate ont constaté une dégradation de la santé des troupeaux, une diminution de la production de lait, une baisse de la qualité (hausse du taux de cellule) et des problèmes de vêlage ». Et de poursuivre : « Les observations suggèrent un lien entre les éoliennes et les difficultés de l’exploitation. On peut penser à des explications liées à des infrasons ou aux champs électromagnétiques. Il lui demande si l’État dispose de données scientifiques fiabilisées et, dans le cas contraire, s’il envisage d’engager une étude sur ce sujet important pour les nombreuses exploitations concernées. »
Chacun est naturellement fondé à questionner le gouvernement sur tous les sujets qui relèvent de sa compétence. C’est même le rôle des parlementaires de le faire. Toutefois, nous pouvons regretter des formulations qui nourrissent l’inquiétude plutôt que l’espoir. Député se montrant plutôt soucieux du développement local, on peut regretter qu’il ne se retrouve pas dans la démarche de tant de maires et d’acteurs locaux qui souhaitent développer des projets sur leurs territoires et sous leur contrôle et de leurs habitants. M. Sermier était pourtant venu le 6 décembre 2019 remettre à Jean-Louis Dufour, maire de Chamole et président de la Société d’Économie Mixte Energies Renouvelables Citoyenne (SEM-EnR-C), le Trophée national de la Fédération des Entreprises Publiques Locales (EPL) pour ce projet citoyen.
La légende de Nozay en Loire Atlantique
On sait qu’une polémique, fortement médiatisée, est née d’une information selon laquelle 250 vaches auraient péri dans une exploitation à Nozay (44). Cette histoire a fait long feu suite à une expertise réalisée sur place.
En effet, les experts n’ont pas réussi à « établir le lien direct » entre le fonctionnement d’un parc éolien à Nozay et des troubles dans les élevages avoisinants, qui enregistrent depuis sept ans une mystérieuse mortalité de leurs vaches, a annoncé la préfecture de Loire-Atlantique.
« Si les troubles et symptômes chez l’homme et l’animal sont confirmés sur ce secteur, aucun élément ne permet, en l’état de la connaissance scientifique et des études conduites, d’établir le lien direct avec le fonctionnement du parc éolien », souligne la préfecture dans un communiqué le 17 juillet. De février à avril, des experts dans les domaines vétérinaire, électrique, électromagnétique et géobiologique ont réalisé des investigations sur un parc de huit éoliennes, installé à Nozay depuis 2012 avec l’accord des exploitants agricoles à proximité.
Source : https://www.pleinchamp.com/
Et un petit Quiz pour savoir comment cela se passe chez les autres pays producteurs laitiers ?
Questions : Considérant l’Allemagne, le Danemark et la France :
1. Quels sont les pays qui produisent le plus de lait par habitant ?
Réponse : le Danemark (nettement en tête avec près de 12 000 litres/hab/an), suivi de l’Allemagne, devançant de peu la France (un peu plus de 4500 litres)
2. Quels sont les pays où la production éolienne par millions d’habitant est la plus importante ?
Réponse : le Danemark qui produit environ 5 000 gigaWh d’électricité par million d’habitants, suivi par l’Allemagne (env. 1500 gWh) puis la France avec un peu plus de 200 gWh, soit 25 fois moins que le Danemark…
Que peut-on en conclure ?
Rapportées au nombre d’habitants, le Danemark cumule donc la plus forte production éolienne et la plus forte production laitière. Si l’éolien avait une incidence négative sur la production laitière, voilà belle lurette que le Danemark – où les éoliennes sont partout présentes sur le territoire et qui a fourni 47 % de la production d’électricité de ce pays en 2019 – aurait cessé de produire du lait et que ses éleveurs se seraient levés en masse contre l’éolien.
Il se trouve que ceux-ci sont la plupart du temps, avec les citoyens et les communes, actionnaires des parcs éoliens. Pour les danois, l’espace rural produit du lait et de l’électricité, ça va ensemble. Ça va de soi !
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)
Une offensive anti-éolienne sans précédent fait rage dans le Jura et toute la région.
Si l’on suivait les prophètes de malheurs, on devrait sous peu accueillir des réfugiés sanitaires danois cherchant à fuir les éoliennes de leur pays, des exilés fiscaux allemands las de payer des taxes et nous attendre à voir disparaître tout ce qui vole, se déplace ou ne bouge pas…
Bien sûr, nous ne verrons rien de tout cela… Cependant, Une étrange coalition, contre-nature, se forme : partisans du statu quo énergétique et opposants militants à la transition énergétique ; châtelains égoïstes ; et certains écologistes venus leur prêter main forte, s’appuyant sur quelques riverains réfractaires. Une violence verbale se diffuse, des réunions publiques sont perturbées, des maires intimidés. Et même d’une violence non verbale, avec des tirs de balles sur des pancartes…
La Transition énergétique mérite mieux que cela. Il ne faut pas confondre une minorité activiste portée pas ses propres excès et ce que pense la population. Les enjeux énergétiques et climatiques doivent réunir et non diviser.
Un sondage publié en octobre (Institut Louis Harris) concernant la perception des Français sur l’éolien montre des résultats sans appel : 3 Français sur 4 (73 %) ont « une bonne image » de l’éolien. Ce chiffre grimpe même de 7 points (80 %) auprès des Français vivant à proximité d’une éolienne. Un résultat qui tord le cou à bon nombre d’idées reçues qui voudraient que les Français – et particulièrement les riverains de parcs éoliens – soient opposes à l’Energie éolienne.
Interrogés sur leur opinion au moment de l’installation d’un parc près de chez eux, seuls 9% des riverains se déclaraient opposes au projet. Une opposition qui s’amenuise avec l’expérience, puisque 1 riverain sur 2 a changé d’avis et est désormais favorable à l’implantation d’éoliennes !
Bien sûr, on trouvera toujours ici ou là le cas d’un insatisfait dont on tentera de faire croire qu’il représente « le peuple ». Mais ne confondons pas l’arbre et la forêt ! Ni une éolienne avec le vent.
(extrait de la collection Les Fiches de Jurascic)